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Le billet À toutes les sauces

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Voilà notre alimentation sommée par les experts de répondre à quatre vertus : santé, sobriété, souveraineté, soutenabilité. Quatre « S » confrontés aux pratiques réelles des consommateurs.

La première préoccupation, la santé, serait prioritaire pour les consommateurs selon l’experte Pascale Hébel (1). Certains messages « mangeons moins de viande », « diminuons le gras » ont un impact. L’offre de produits à base de végétaux croît chaque année, malgré un ralentissement en 2021. Mais, contradiction, dans le même temps, la moitié des Français ne mangent pas ce qu’ils veulent et 7 millions de Français (un chiffre en croissance) ont eu recours à une aide alimentaire. Le message « mangez 5 fruits et légumes » ne passe pas la rampe dans la plupart des familles nombreuses : plus on a d’enfants, moins on en consomme.

Autres suggestions : il faudrait encourager la sobriété, une façon de vivre économe en choisissant des biens et services utiles. Et pousser à la souveraineté alimentaire. Une des voies serait la territorialisation de notre agriculture, c’est-à-dire produire le plus possible en proximité des zones de consommation et limiter au maximum les importations. Toutefois, autre contradiction dans les assiettes : les fast-food, parangons de la mondialisation, règnent sur notre territoire. En France, on en compterait 32 000 sur 175 000 restaurants. La livraison à domicile continue à progresser, même après le Covid, et la restauration rapide y a pris ses aises avec ses livraisons de pizzas, burgers et autres tacos.

Côté soutenabilité, revenons à la bourse des Français. Dans le contexte actuel d’inflation, la hausse des prix alimentaires atteint déjà 3,8 % en avril. Elle pourrait s’élever à plus de 8 % sur l’année. Et c’est le bio, encouragé dans tous les discours et plébiscité pendant la pandémie qui souffre le plus de cette situation. De nombreux producteurs signalent une chute des ventes jusqu’à 30 %. En grande surface, le chiffre d’affaires aurait reculé de 6,6 %.

Ces exigences multiples créent une incertitude permanente difficile à vivre pour tout agriculteur.

(1) « Pourquoi notre système alimentaire est intenable pour la planète ? », Le Monde du 1er juin 2022.

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